Un vieillissement accéléré grâce au mouvement du bateau :

À la différence d’un chai statique, le rhum embarqué à bord d’un voilier est en mouvement constant.

Ce roulis permanent fait circuler le liquide à l’intérieur du fût, favorisant des échanges bois/spiritueux beaucoup plus intenses.

Résultat : le rhum extrait plus rapidement les composés aromatiques, les tanins, et les résidus d’alcool présents dans le bois.

L’intéraction avec le chêne est amplifiée, et selon les observations des maîtres de chai avec lesquels nous travaillons, ce mode d’élevage produit permet un travail 2 à 3 fois plus rapide que dans un chai statique. C’est un gain de temps, mais surtout un gain de complexité et de profondeur aromatique.

Une suroxygénation naturelle et bénéfique

Le second effet du vieillissement en mer est une oxygénation accrue. Le brassage permanent entraîne une suroxygénation du rhum, qui permet d’adoucir les composés les plus volatils (aldéhydes, esthers) et de lier les arômes de façon plus harmonieuse. Le rhum devient plus doux, plus fondu, et ses arômes s’ouvrent plus facilement à la dégustation. 

Cette oxygémation naturelle améliore aussi la tenue du rhum à des degrés élevés, permettant de garder des titrages supérieurs à 50%alc tout en conservant une grande buvabilité et des finales très longues.

En bref, la mer devient un acteur de la production, au même titre que la distillerie ou le chai. Nos rhums portent ainsi la mémoire de leur traversée : une empreinte vivante, à la fois écologique, artisanale et sensorielle.